Avec le temps, la terre doit dégager dans l’espace autant d’énergie qu’elle en absorbe, émise par le soleil. L’énergie solaire nous parvient sous forme de rayonnement de courte longueur d’onde. Une partie de ce rayonnement est réfléchie par la surface terrestre et l’atmosphère, mais la plus grande partie traverse directement l’atmosphère pour réchauffer la surface du globe. La terre, à son tour, se défait de cette énergie (la renvoie dans l’espace) sous forme de rayonnement infrarouge, de grande longueur d’onde.
Le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre est en majeure partie absorbé dans l’atmosphère par la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone et d’autres «gaz à effet de serre» naturellement présents. Ces gaz empêchent l’énergie de passer directement de la surface du globe dans l’espace. En revanche, de nombreux phénomènes interdépendants (notamment le rayonnement, les courants aériens, l’évaporation, la formation des nuages et les précipitations) lui permettent de s’élever dans l’atmosphère, d’où elle peut rayonner dans l’espace. Ce processus plus lent et moins direct est tout à fait opportun, car si la surface terrestre pouvait diffuser de l’énergie librement dans l’espace, la terre serait froide et sans vie, ce serait une planète sombre et infertile à l’instar de Mars.
En renforçant la capacité qu’a l’atmosphère d’absorber l’énergie infrarouge, nos émissions de gaz à effet de serre perturbent la façon dont le climat maintient l’équilibre entre l’énergie incidente et l’énergie ascendante. Si la concentration des gaz à effet de serre persistants doublait (ce qui est prévu pour le début du siècle prochain) sans qu’aucune autre modification n’intervienne, le débit de l’énergie que la planète peut dégager dans l’espace diminuerait d’environ 2%. Or, l’énergie ne peut tout simplement pas s’accumuler. Le climat devra s’adapter d’une façon ou d’une autre pour se débarrasser de ce surplus; et si 2% semblent bien peu, cela équivaut en fait, sur toute la planète, à emprisonner l’énergie interne de quelque trois millions de tonnes de pétrole par minute.
Aussi, les scientifiques s’efforcent-ils d’attirer notre attention sur le fait que nous altérons le «moteur» qui fait marcher le système climatique. Il faut que quelque chose change pour amortir le choc.
PREMIER ACTE : LA CONVENTION
Un astéroïde géant risque de percuter la terre !
Un autre désastre risque d’arriver !
La température de la planète risque de grimper !
Réveillez-vous !
Ces dernières décennies ont été un moment de prise de conscience internationale en matière d’environnement. Que sommes-nous en train de faire à notre planète ? Nous sommes de plus en plus conscients que la révolution industrielle a irrémédiablement modifié les rapports entre l’humanité et la nature. Il se fait jour une véritable inquiétude que, d’ici la moitié ou la fin du XXIème siècle, les activités humaines auront changé les conditions fondamentales qui ont permis à la vie d’apparaître sur terre.
La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de 1992 fait partie d’une série d’accords récents par lesquels les pays du monde entier manifestent leur volonté commune de relever ce défi. Il en existe d’autres qui portent sur des problèmes tels que la pollution des océans, la désertification, la destruction de la couche d’ozone ou la rapide extinction de certaines espèces végétales et animales. La Convention sur les changements climatiques, pour sa part, est axée sur un phénomène particulièrement alarmant : nous sommes en train de modifier l’interaction de l’énergie émise par le soleil avec l’atmosphère de notre planète ainsi que la façon dont cette énergie s’échappe de l’atmosphère. En agissant ainsi, nous risquons d’altérer le climat mondial, ce qui pourrait avoir notamment pour conséquence une élévation de la température moyenne de la surface terrestre et une modification des régimes climatiques mondiaux. Il n’est pas exclu par ailleurs que d’autres effets, imprévus pour l’heure, se fassent ressentir.
Nous devons faire face à quelques problèmes :